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LA RÉVOLUTION


« entière retentissait de cette proclamation si longtemps attendue que la tyrannie est abolie, vous auriez voulu que des traîtres, qui s’efforçaient de la faire revivre, n’excitassent pas contre eux la vindicte publique ? Dans quel siècle, grand Dieu, trouve-t-on de semblables ministres ! » Taxes arbitraires, amendes, confiscations, expéditions révolutionnaires, garnisaires ambulants, pillages, qu’y a-t-il à reprendre dans tout cela ? « Nous ne disons pas que ces voies sont légales ; mais, nous rapprochant de la nature, nous demandons quel est le but que l’opprimé se propose en invoquant la justice. Serait-ce de languir et de poursuivre en vain une réparation équitable que les formes judiciaires font fuir devant lui ? Corrigez ces abus, ou ne trouvez pas mauvais que le peuple souverain les supprime d’avance… À tant de titres, vous voudrez bien, Monsieur, révoquer vos injures et réparer vos torts, avant que nous ne venions à les rendre publics. »… « Citoyen ministre, on vous flatte, on vous dit trop souvent que vous êtes vertueux ; dès que vous vous plaisez à l’entendre dire, vous cessez de l’être… Chassez les brigands astucieux qui vous entourent, écoutez le peuple, et souvenez-vous que le citoyen ministre n’est que l’exécuteur de la volonté du peuple souverain. » — Si borné que soit Roland, il doit enfin comprendre : les vols

    seille,… je ne pense pas tout à fait comme vous sur l’exercice de la souveraineté du peuple. » Il finit par déclarer qu’il a communiqué leurs lettres et ses réponses aux députés des Bouches-du-Rhône, que ceux-ci sont d’accord avec lui et que tout s’arrangera.