Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 7, 1904.pdf/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
LES GOUVERNANTS


des drôles : « Je pourrais citer cent traits d’infidélité de messieurs les académiciens de Paris, cent abus de dépôts » : une somme de 12 000 francs leur ayant été confiée pour chercher le moyen de diriger les ballons, « ils s’en sont fait entre eux le partage, et il a été mangé à la Râpée, à l’Opéra et chez les filles[1] ». — En politique, où les débats sont des combats, c’est pis : l’Ami du peuple ne peut avoir que des scélérats pour adversaires. Louer le courage et le désintéressement de La Fayette, quelle ineptie ! S’il est allé en Amérique, c’est par dépit amoureux, « rebuté par une Messaline » ; il y a gardé un parc d’artillerie, « comme les goujats gardent le bagage » : voilà tous ses exploits ; de plus, il est un voleur. Bailly aussi est un voleur, et Malouet « un paillasse ». Necker a formé « l’horrible entreprise d’affamer et d’empoisonner le peuple, il s’est rendu pour toujours l’exécration des Français et l’opprobre du genre humain ». — Qu’est-ce que la Constituante, sinon un ramas « d’hommes bas, rampants, vils et ineptes » ? — Infâmes législateurs, vils scélérats, monstres altérés d’or et de sang, vous trafiquez avec le monarque de nos fortunes, de nos droits, de nos libertés et de nos vies ! » — « La seconde Législature n’est pas moins pourrie que la première. » — Dans la Convention, « Roland, le

  1. Buchez et Roux, X, 407 (septembre 1791). — Cf. Ib., 473. Selon Marat, il était inutile de mesurer un degré du méridien ; cette mesure avait déjà été donnée par les Égyptiens. Les académiciens « se sont fait accorder par le ministre mille écus pour les frais de l’opération, petit gâteau qu’ils se partagent en frères ».


  la révolution. v.
T. VII. — 14