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CHAPITRE II

I. Les caractères pendant la Renaissance italienne et les caractères aujourd’hui. — Intensité des passions chez Bonaparte. — La sensibilité impulsive. — Violence de son premier mouvement. — Son impatience, sa promptitude, son besoin de parler. — Son tempérament, ses nerfs, ses défaillances. — Souveraineté habituelle de la pensée calculatrice et lucide. — Puissance et source de sa volonté. — II. La passion maîtresse chez Bonaparte. — Indices précoces de l’égoïsme actif et absorbant. — Son éducation par les leçons de choses. — En Corse. — En France pendant la Révolution. — En Italie. — En Égypte. — Son idée de la société et du droit. — Elle s’achève en lui après le 18 Brumaire. — Son idée de l’homme. — Elle s’adapte à son caractère. — III. Le despote. — Sa façon de maîtriser les volontés. — Degré d’asservissement qu’il réclame. — Sa façon d’évaluer et d’exploiter les hommes. — Ton de son commandement et de sa conversation. — IV. Son attitude dans le monde. — Ses manières avec les femmes. — Son dédain des bienséances. — V. Son ton et ses façons avec les souverains. — Sa politique. — Son but et ses moyens. — Comment, après les souverains, il révolte les peuples. — Opinion finale de l’Europe à son endroit. — VI. Principe intérieur de sa conduite publique. — Il subordonne l’État à sa personne, au lieu de subordonner sa personne à l’État. — Effets de cette préférence. — Son œuvre est viagère. — Elle est éphémère. — Elle est malfaisante. — Nombre des vies qu’elle a coûtées. — Mutilation de la France. — Vice de construction dans son édifice européen. — Vice analogue dans son édifice français.

I

Si l’on regarde de près les contemporains de Dante et de Michel-Ange, on remarque qu’ils différaient de nous