main la tête ouverte ou l’échine cassée, dans les fossés. Il ne resta que cinq hommes en vie, gentilshommes, deux d’Urtuhie, deux de Saint-Pé, et un de Lahet, que le maire fit mettre de côté comme une denrée précieuse ; puis, ayant envoyé quelqu’un pour ouvrir les portes de Bayonne et commander au peuple de venir, il ordonna qu’on mit le feu au château. Et ce fut une belle vue, car le
château brûla depuis minuit jusqu’au au matin ; à chaque tourelle, mur, ou plancher qui tombait, le peuple en joie faisait un grand cri ; il y avait des volées d’étincelles dans la fumée, et des flamboiements qui s’arrêtaient, puis recommençaient tout d’un coup, ainsi qu’aux réjouissances publiques ; en sorte qu’un jurât bel avocat et grand lettré fit ce dicton : « Belle fête aux gens de Bayonne ; aux Basques grillades de cochons. »