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Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/310

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elle ne voyoit pas le jour. Le mari se lassa de cela et l’emmena en Angleterre. Or, durant qu’elle étoit en religion, le Père Louvet et elle devinrent amoureux l’un de l’autre. En Angleterre, un cousin de Fairfax l’entretint, mais il mourut bientôt. elle revient brusquement Elle n’est pas plus tôt ici que Fairfax lui écrit, la presse de retourner, lui déclare qu’il a toujours été amoureux d’elle, mais que le respect qu’il avoit pour son parent l’avoit empêché de le témoigner. Elle n’étoit pas fort belle, mais elle avoit un embonpoint admirable ; elle étoit. spirituelle et de l’humeur du monde la plus enjouée. elle repasse en Angleterre. Les personnes à qui elle envoyoit ses lettres, en trouvant une qui s’adressoit au moine, eurent curiosité de voir ce qu’il y avoit ; ils trouvèrent ces mots : « Jusqu’à ce que vous m’ayez remis entre les mains le portrait de madame de Morangis, je ne croirai point que vous m’aimez. »

Feu Hobier, docteur de Sorbonne, passoit pour un saint ; cependant nous avons su d’un homme d’honneur qu’une petite mignonne que Hobier entretenoit secrètement disoit qu’il n’y a jamais eu un homme plus lascif…. Elle étoit au désespoir de sa mort, car il la payoit bien. On pensa couper des morceaux de ses habits, pour en faire des reliques.


MARIGNY-MALENOE

C’est un gentilhomme de Bretagne, qui épousa la sœur de M. de la Feuillée du Belay, belle fille, dont il devint amoureux. Au bout de quelque temps, la jalousie le prit, à ce qu’on dit, avec quelque fondement. Un beau matin, il dit à sa femme : « Vous n’êtes point bonne cavalière ; il faudroit que vous vous accoutumassiez à aller à cheval.