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Véritablement il tua un peu en prince, et à la manière de son frère aîné[1], le baron de Lux[2] le père ; car il ne lui donna pas le temps de descendre de son carrosse, et ce bon homme avoit encore un pied dans la portière. Il disoit que le baron s’étoit vanté d’avoir su le dessein qu’avoit le Roi de faire tuer M. de Guise à Blois[3]. La Reine-mère en fut terriblement irritée, et ne vouloit voir pas un de sa race. Le baron étoit bien avec le maréchal d’Ancre, et de plus il sembloit que messieurs de Guise voulussent faire entendre aux gens qu’il n’étoit pas permis d’être participant d’aucun dessein contre la grandeur de leur maison. Enfin cela s’apaisa. Pour le fils du baron de Lux, il le tua de galant homme.

Il se mit étourdiment sur un canon qu’on éprouvoit ; le canon creva et le tua.

  1. M. de Guise ne donna pas loisir à Saint-Paul de mettre l’épée à la main. (T.) C’est ce qu’on appelle un assassinat.
  2. Edme de Malain, baron de Lux, lieutenant du Roi en Bourgogne.
  3. Ce n’étoit qu’un prétexte ; on vouloit se défaire à tout prix du baron de Lux. On lit de très-curieux détails sur cette affaire dans les Mémoires de Fontenay-Mareuil, tom. 50, pag. 199 de la première série de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France.