sa naissance. Ce M. de Richelieu se mit bien auprès d’Henri IV, qui vouloit tout savoir, en lui contant ce qui se passoit à la cour et à la ville, car il prenoit un soin particulier de s’en informer. Il fut tué en duel par le marquis de Thémines, fils du maréchal, à Angoulême, quand la Reine-mère y étoit[1], et ne laissa point d’enfants. Le deuxième a été le cardinal de Lyon, et le dernier le cardinal de Richelieu.
Le père avoit fait donner l’évêché de Luçon à son second fils, qui le quitta pour se faire chartreux. Le troisième fut destiné à l’Église, et eut cet évêché au lieu de son frère. Étant sur les bancs de Sorbonne, il eut l’ambition de faire un acte sans président ; il dédia ses thèses au roi Henri IV ; et, quoiqu’il fût fort jeune, il lui promettoit dans cette lettre de rendre de grands services, s’il étoit jamais employé. On a remarqué que de tout temps il a tâché à se pousser, et qu’il a prétendu au maniement des affaires.
Il alla à Rome et y fut sacré évêque (en 1607). Le Pape[2] lui demanda s’il avoit l’âge ; il dit que oui, et après il lui demanda l’absolution de lui avoir dit qu’il avoit l’âge, quoiqu’il ne l’eût pas. Le Pape dit : « Questo giovane sara un gran furbo. »
Les États-généraux (de 1614), où il fut député du clergé du Poitou, lui donnèrent lieu d’acquérir de la réputation. Il fit quelques harangues qu’on trouva admirables ; on ne s’y connoissoit guère alors.
Après la mort d’Henri IV, Barbin, surintendant des