Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 1.djvu/368

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fermes, mais il fut enfin contraint de boucquer, et vint à cheval à Montauban voir le cardinal. « Vous voyez, lui dit-il, ce pauvre vieillard. » Le cardinal lui en vouloit, parce que, durant le siége de La Rochelle, quelqu’un l’ayant trouvé avec un Bréviaire, il dit : « Il faut bien que nous fassions le métier des autres, puisque les autres font le nôtre. » Il appeloit son fils le cardinal valet. En revanche, il fit grand’peur au cardinal à Bordeaux, car il l’alla voir suivi de deux cents gentilshommes, et le cardinal étoit seul au lit. Le cardinal ne lui a jamais pardonné depuis. Ce bon homme dit plaisamment, quand le cardinal fut fait généralissime en Italie, que le Roi ne s’étoit conservé que la vertu de guérir les écrouelles ; et quand M. d’Effiat fut fait maréchal de France, il lui dit : « Eh bien, monsieur d’Effiat, vous voilà maréchal de France. De mon temps on en faisoit peu, mais on les faisoit bons. »

Monsieur, par les cabales de la maison de Guise, du duc de Lorraine et de la Reine-mère, et principalement parce qu’on n’avoit pas tenu parole à Le Coigneux, son chancelier, et à Puy-Laurens, prit le parti de sortir de France. M. de Rambouillet avoit promis à Le Coigneux une charge de président à mortier, qu’il eut, et un chapeau de cardinal ; et à Puy-Laurens un brevet de duc. On n’écrivoit point à Rome pour le chapeau ; le brevet ne s’expédioit point. Ces deux hommes aigrissent leur maître, et le font partir. Puy-Laurens croyoit épouser madame de Phalsbourg ou sa fille, qui étoit veuve. Saint-Chaumont, qui faisoit le siége de Nancy, que M. de Phalsbourg défendoit, laissa échapper la princesse Marguerite à cheval, et