Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 1.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de fou de belles-lettres, qui fit imprimer long-temps après, pour flatter M. de Sully, un petit livre intitulé : Le Confident, dont M. de Lesdiguières fut fort en colère. Du Luat en fut mis en prison. Quand on voulut l’interroger et qu’on lui dit : « Promettez-vous de dire la vérité ? — Je m’en garderai bien, dit-il, je ne suis en peine que pour l’avoir dite. » Il donnoit des avis très-pernicieux, et disoit, entre autres sottises, qu’il ne falloit qu’un lait d’amendes pour restaurer la France, parce qu’il y avoit une affaire sur les amendes. Il fit imprimer un livre de ses beaux avis, au frontispice duquel il étoit peint comme un Ange, avec des ailes et de la barbe au menton, et des vers qui disoient qu’il n’avoit rien d’humain que la barbe[1].

M. d’Incarville, contrôleur général des finances, n’étoit point un voleur, comme le dit M. de Sully[2] ; c’étoit un honnête homme et homme de bien. Cette querelle avec madame de Beaufort lorsqu’elle alloit être reine ne s’accorde guère avec ce que M. de Sully conte du voyage de Clermont, où il donna des coups de bâton au cocher par son commandement ; elle l’eût fait chasser bien vite.

    Michaud ; on trouve aussi des renseignemens sur lui dans les Remarques sur le chapitre II de la Confession de Sancy. (Voyez le Recueil de diverses pièces servant à l’histoire de Henri III. Cologne, P. Marteau, 1699, t. 2, p. 555.)

  1. Cette facétie orne le frontispice de l’Abus des Plaideurs. On répondit à Cappel par un quatrain lourd et grossier, attribué à Rapin, que cite la Biographie. Ce donneur d’avis obtint le 27 septembre 1612 un arrêt du conseil qui lui accordoit le vingtième denier d’un nouveau fonds qu’il proposoit sur le ménage du domaine du roi. Une copie collationnée de cet arrêt existe dans le manuscrit du roi 8778, in-folio. Fonds de Béthune, p. 64.
  2. Mémoires, liv. 12.