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telle sorte que, n’en pouvant rien obtenir, il lui donna un soufflet, en lui reprochant que son argent étoit aussi bon que celui du duc de Retz[1]. On avoit médit de celui-ci. Le grand-maître ne se contenta pas de cela ; il chassa le mari de l’arsenal, et a nui à toute la famille en toute chose.




FEU M. DE PARIS.


Jean-François de Gondy, premier archevêque de Paris[2], étoit bien fait, et avoit de l’esprit ; mais il ne savoit rien : il disoit les choses assez agréablement. Il a toujours vécu licencieusement pour ce qui étoit des femmes.

Il falloit qu’il eût quelque reconnoissance, car on a remarqué qu’il envoyoit souvent un page pour savoir des nouvelles d’une personne peu considérable avec qui il avoit eu autrefois commerce, et il en a toujours eu du soin.

On dit qu’un jour qu’il étoit convenu avec madame de Bassompierre de ce qu’il lui donneroit pour une nuit, il y fut bien ; mais il se trouva mal, et ne put rien faire : il voulut y retourner le lendemain, sans financer de nouveau ; mais elle lui manda, comme on

  1. Frère aîné du cardinal. (T.)
  2. Oncle et prédécesseur du fameux cardinal de Retz ; né en 1584, mort en 1654.