Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/173

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se confessoit fréquemment, et pourtant songeoit bien autant à ses jeux floraux qu’à sa conscience. En mourant, car on a ses dernières paroles dans une relation qu’un avocat d’Angoulême, nommé Morisset, a faite[1], il dit qu’il ne savoit où il alloit, mais qu’il espéroit que Dieu lui feroit miséricorde.

Ogier le prédicateur, comme on lui demandoit s’il ne feroit point l’épitaphe de Balzac : « Je m’en garderai bien, dit-il, j’aurois peur qu’il ne se l’attribuât encore. » Il disoit cela à cause de l’Apologie.

Conrart voulut faire un Recueil de vers à sa louange : il en demanda à assez de gens qui en firent ; mais c’est si peu de chose que tout est demeuré là[2].

  1. Cette relation est imprimée à la suite des Œuvres de Balzac, t. 2, pag. 213 du supplément.
  2. Ce jugement de Tallemant est trop sévère. Gilles Boileau a déploré la mort de Balzac dans une élégie adressée à Conrart, qui offre quelques beautés ; elle n’a pas été insérée par Despréaux dans les œuvres posthumes de son frère ; mais on l’avoit imprimée dans la troisième partie des Poésies choisies, publiées chez Sercy en 1658. Tristan l’ermite fit aussi d’assez belles strophes sur la mort de Balzac ; les trois meilleures ont été citées dans la Notice sur Conrart placée à la tête de ses Mémoires, dans le quarante-huitième volume de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France.