Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


et haute à proportion. La reine de Pologne en emporta deux ; quelques curieux en ont fait faire. Cette machine et les mathématiques ont ruiné la santé de ce pauvre Pascal jeune.

Sa sœur, religieuse à Port-Royal de Paris, lui donna de la familiarité avec les Jansénistes : il le devint lui-même ; c’est lui qui a fait ces belles lettres au Provincial que toute l’Europe admire, et que M. Nicole a mises en latin. Rien n’a tant fait enrager les Jésuites. Long-temps on a ignoré qu’il en fût l’auteur ; pour moi, je ne l’en eusse jamais soupçonné, car les mathématiques et les belles-lettres ne vont guères ensemble. Ces messieurs du Port-Royal lui donnoient la matière, et il la déposoit à sa fantaisie. Nous en dirons davantage dans les Mémoires de la régence.




BERTAUT,
NEVEU DE L’ÉVÊQUE DE SÉEZ.


Ce petit Bertaut, qui étoit de la comédie[1], étoit neveu de Bertaut le poète, qui fut évêque de Séez. Il avoit une sœur, femme-de-chambre de la Reine, qui, pour sa beauté et sa bonne réputation, fut mariée avec le premier président de la chambre des comptes de

  1. Voy. l’article qui précède celui-ci, p. 175.