Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


d’Angely personne ne savoit comment on faisoit des tranchées.

Le cardinal de Richelieu lui a donné de l’emploi à faute d’autre, car je ne crois pas qu’il trouvât trop bon que le maréchal fût le seul qui ne l’appelât que Monsieur, et il n’étoit pas persuadé qu’il fût à lui. C’étoit un bon François, et qui, depuis qu’il se fut accommodé avec la cour, n’a brouillé en aucune sorte. La Reine, au commencement de la régence, lui donna le brevet de duc. Il avoit voulu tenter si le Parlement le recevroit durant la minorité ; c’étoit une folle entreprise ; on l’estimoit, mais c’eût été faire la planche pour les autres. Il mourut quelque temps après ; sa femme se jeta à ses genoux pour lui demander pardon si..... etc. « Ah ! ma mie, lui dit-il, vous vous moquez ; ce seroit bien plutôt à moi. »




LA COMTESSE DE LA SUZE[1]
ET SA SŒUR, LA PRINCESSE DE WIRTEMBERG.


La fille aînée du maréchal de Châtillon fut mariée en premières noces avec un jeune garçon de la maison des Hamilton. Ses parents, car il étoit orphelin, l’avoient envoyé étudier au collége de Châtillon : le maréchal y

  1. Henriette de Coligny, comtesse de La Suze, née en 1618, morte en 1673.