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Page:Talleyrand-Périgord - Discours du Prince de Bénévent au Roi.djvu/3

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celle dont vous entendez les transports est une joie vraiment nationale.

Le Sénat, profondément ému de ce touchant spectacle, heureux de confondre ses sentimens avec ceux du peuple, vient, comme lui, déposer au pied du trône les témoignages de son respect et de son amour.

Sire, des fléaux sans nombre ont désolé le royaume de vos pères. Notre gloire s’est réfugiée dans les camps ; les armées ont sauvé l’honneur français. En remontant sur le trône, vous succédez à vingt années de ruine et de malheurs. Cet héritage pourrait effrayer une vertu commune. La réparation d’un si grand désordre veut le dévouement d’un grand courage : il faut des prodiges pour guérir les blessures de la patrie ; mais nous sommes vos enfans, et les prodiges sont réservés à vos soins paternels.

Plus les circonstances sont difficiles, plus l’autorité royale doit être puissante et révérée ; en parlant à l’imagination par tout l’éclat des anciens souvenirs, elle saura se concilier tous les vœux de la raison moderne, en lui empruntant les plus sages théories politiques.