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ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

N’existait-il donc, cependant, aucun motif de se méfier ? Si, et certains États, dès le milieu du dix-huitième siècle, chassaient assez rudement ces francs-maçons qui s’attachaient en France, avec une si extraordinaire activité, à amuser les Français, à les faire danser, à chatouiller leur frivolité. Le pape Clément XII, en outre, avait lancé contre eux une bulle assez suggestive, dans laquelle il les comparait « aux voleurs qui percent la maison[1] ». On pouvait donc, dès ce moment-là, ne pas déjà voir dans les Loges de simples lieux d’amusements, comme la malheureuse Marie-Antoinette, et la vue seule des fêtes qui s’y donnaient causait, d’ailleurs, à beaucoup de gens un inexprimable malaise. Ils ne pouvaient pas dire pourquoi ils l’y ressentaient, mais ils l’y ressentaient, et il suffit, pour s’en convaincre, de lire certain passage des Mémoires de Barruel. Il avait émigré à Londres après 1792, et, comme tout le monde, avant la Révolution, avait été sollicité de prendre part à des réunions maçonniques.

  1. Voir aux Documents.