Page:Tamizey de Larroque - Deux allocutions au sujet de Peiresc.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ma campagno pèr moun brabe Peiresc. Se bous i boutèts coumo balèns cassaires après uno lèbre, se i bats de la lengo, de la plumo et tabé de la pòchio, lou tèni, moun mounument. Bous-aus, qu’abèts en bosto naturo touto la flamo de bostes estious, se boulèts, aluquerats tout, enteberats tout. Acò sira coumo la grando victòrio que lou Marius gagnet proche d’aciou, quan escraset lous Teutouns.

Ah ! mous bouns amics, fau bube à nosto ta bello victòrio, que sira uno glòrio de mèi pèr moun païs d’adouptioun ! Fau, tous ensèmble, crida : « Bìbou Peiresc, lou rèi daus sabèns dau mitjour ! Bibo bosto terro, la rèino ensouleilhado e perfumado de toutos las terros de nosto douço France ! Bibo l’Escolo de Lar, ounte fan de la beroio musico e de la beroio pouésïou, e ounte i a tan d’aimables omes, que touto aquelo armounìou e touto aquelo bountat fan pensa à l’oustau dau boun Diou que bous souhèti d’ana tous abita, quand auras atrapa lous ans dau Matusalèn ! »

(Traduction littérale)
Mes amis, mes frères,

Je suis si content d’être au milieu de vous, que ma joie me fait peur. Quelqu’un d’ici m’écrivait, l’autre semaine, qu’on allait me tuer à force de me donner des repas homériques. Je risque encore plus d’être étouffé par les mouvements trop vifs de mon cœur, que par les révolutions de mon estomac. Vous vous montrez si bons pour moi, qu’il me semble que vous êtes tous de ma famille. Je ne pourrai jamais assez vous remercier d’être si affectueux pour votre compatriote, car je suis presque aussi provençal que vous autres, et quand les gascons me voient un peu songeur, ils ne manquent