Page:Tamizey de Larroque - Deux jardiniers émérites : Peiresc et Vespasien Robin.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

Vespasien Robin, en dehors des textes déjà cités, se rattache à la plantation du fameux robinier (Robinia pseudo-acacia Linn.) qu’une tradition constante fixe en 1635 et que l’on peut rapprocher du cèdre non moins fameux, planté par l’illustre Jussieu. C’est en l’année même de sa nomination de sous-démonstrateur, dit-il, que l’arboriste du Roi a doté le nouveau Jardin Royal de cet arbre historique, d’où sont sortis tous les acacias de l’Europe[1]. L’excellent biographe ajoute que Robin a introduit chez nous beaucoup d’autres espèces agréables ou utiles, mais que l’on ne se rendra pas un compte suffisant de tout ce que nous devons au principal collaborateur de Guy de la Brosse, si l’on ne prend pas connaissance des fragments de sa correspondance qui nous ont été conservés, et qui montrent combien a été considérable le rôle de l’arboriste du Roi dans l’horticulture de son temps. Avant de reproduire cette correspondance[2], le Dr Hamy se plait à rappeler (p. 10) que Peiresc avait pris le goût de la botanique pendant ses deux séjours à Padoue, puis à Montpellier qu’il avait créé dans son domaine de Belgentier un jardin des plus remarquables[3] ; qu’il entrete-

  1. Moi qui aime tant l’acacia, moi qui ai planté un si grand nombre de ces arbres au feuillage si élégant et aux grappes de fleurs si odorantes, combien de fois j’ai béni la mémoire de Vespasien Robin, que je considère comme un des bienfaiteurs du campagnard que je suis !
  2. Appendice, p. 15-24. Il y a là sept lettres de Peiresc, la première de juin 1610, la dernière du 23 mai 1634, et deux lettres de Robin à Palamède de Fabri, sieur de Valavez, ce frère de Peiresc qui était un autre lui-même, l’une de février 1631, l’autre d’août 1639.
  3. Dans peu de jours, M. A. Mouttet, le fervent bibliophile que l’âge ne refroidit pas — au contraire — et dont