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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Il se préparoit à enseigner à Aix un traité de Théologie De Jure et Justitia publiquement qu’il avoit presque composé, lorsqu’on luy proposa la philosophie.

1617. — Aagé de vingt et six ans.

Les Messieurs de la ville d’Aix ne voyant pas revenir leur professeur espagnol, qui estoit allé faire un tour en Espagne pendant les vacances de la Saint-Remy[1] prièrent nostre Pierre de prendre sa place.

Il enseigne la philosophie publiquement dans le collège d’Aix, tout d’une autre façon que celle qu’il avoit prise avec succez, grand nombre d’escholiers, au grand estonnement d’un chacun, ayant composé une philosophie à sa mode[2]

1618. — Aagé de vingt et sept ans.

Il continue d’enseigner à Aix et fait connoissance avec Mr  Gautier, prieur de la Valette[3], som amy[4]. Cometam observant ambo[5].

1619. — Aagé de vingt et huict ans. Il continue d’enseigner à Aix.

1620. — Aagé de vingt et neuf ans.

Il continue d’enseigner à Aix.

Eclipsis lunæ ambo[6].

1621. — Aagé de trente ans. Il continue d’enseigner à Aix.

Il commence d’escrire des lettres latines aux sçavans, etc.

Epistola ad Pybracium[7]

    et que de rectifications nous devons déjà au document de la Bibliothèque nationale !

  1. On sait que la fête de saint Remi est célébrée le 1er  octobre.
  2. Renseignement important qui n’avait pas encore été donné.
  3. Joseph Gautier, prieur de la Valette, grand vicaire de l’archevêque d’Aix, était un savant mathématicien, un savant astronome. Ce fut Gautier, comme le dit Bougerel (p. 10, d’après Gassendi lui-même (Præf. Comment. de rebus cœlestibus), qui « l’excita à s’appliquer aux observations astronomiques, en lui persuadant qu’il ne pouvait rendre un plus grand service à la postérité, »
  4. C’est-à-dire son futur ami. Gassendi devint si bien l’ami du prieur de la Valette, que ce dernier voulut l’avoir dans sa maison, laquelle reçut deux autres hôtes dont le nom est resté cher à la science : Jean-Baptiste Morin, qui, en 1630, fut nommé professeur de mathématiques au collège de France, et Ismael Boulliau, qui fut à la fois astronome, bibliographe, critique, etc.
  5. Ce qui montre une fois de plus combien l’auteur des Mémoires est exactement informé, c’est que Gassendi, dans son Commentaire des choses céleste jusqu’en 1656, que Bougerel a surnommé (p. 10) une fidèle histoire des cieux, annonce qu’il commença ses observations avec le prieur de la Valette en novembre 1618 et qu’ils étudièrent tout d’abord une comète. M. F. Arago (Astronomie populaire, t.II, p.302) mentionne deux comètes dont le passage au périhélie fut le 17 août et le 8 novembre 1618.
  6. Gassendi, dans le Commentaire que je viens de citer, n’a pas manqué de signaler son observation de cette éclipse de lune, ainsi que les autres observations qu’indique plus loin le rédacteur des Mémoires.
  7. Un des fils du poëte et orateur Gui du Faur, seigneur de Pibrac : ce