donné à ma femme treize louis d’or[1] pour erres[2] et quelques petites nippes avec un Rond d’Or, luy ayant reconneu 2, 000 livres pour des bagues et joiaux par nostre contrat de mariage du 8 février 1661 receu par Rougier, notaire royal dudit Bordeaux. Sortant de l’église nous sommes allés chez ledit sieur de St-Angel où nous avons demuré huit jours. De là nous sommes allés dans un appartement d’une maison de la dame Dunoier que j’avois loué pour trois ans le 6 janvier 1661 à raison de 400 livres par an et 30 livres par dessus.
Le 13 mars 1661 mon père a acquité une lettre de change de 500 livres et de ses deniers pour ma dispanse d’aage ; il a donné 100 livres à celuy qui en poursuivit l’obtention.
Le 21 mars 1661 les semestres assemblés pour me donner loy M. le président Maniban[3] à prié la Cour de luy accorder un délai pour rapporter les provisions qu’il poursuivoit pour son fils auprès de Sa Majesté d’un office de conseiller en la Cour dont il disoit avoir
- ↑ Voir dans l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, du 25 juillet 1887, une note sur l’usage du treizain dans le sud-ouest de la France (p. 418).
- ↑ Errhes pour Arrhes. Littré, sous le mot arrhes du Dictionnaire de la langue française, a constaté que la forme errhes a duré jusque dans le XVIIe siècle. Ce n’est pas assez dire et, en province, on retrouve cette forme encore employée au siècle suivant.
- ↑ Gui de Maniban, fils de Jean de Maniban, seigneur de Lusson et de Larroque, successivement conseiller au grand Conseil, maître des requêtes et lieutenant général en la sénéchaussée de Bordeaux, et de Jeanne de Ram, fut d’abord conseiller-commissaire aux requêtes du Palais de Bordeaux ; il acquit, en 1633, une charge de président en la Cour des Aides. L’année suivante, il épousa Marie de Lavie, fille de Marc Antoine de Lavie, conseiller au parlement. Il mourut en 1689. Son frère cadet, Thomas de Maniban, habita Toulouse, où il devint avocat général, puis président à mortier au parlement de cette ville. Il fut l’auteur d’une branche qui s’éteignit par une fille, dans la maison du marquis de Bourbon-Malauze et à laquelle appartient François-Honoré de Maniban de Cazaubon, évêque de Mirepoix en 1721 et archevêque de Bordeaux en 1729, Nous retrouverons plus loin le fils de Guy de Maniban, nommé Alphonse, qui succéda à son père dans la charge de président. Sur le père et le fils on consultera avec le plus grand fruit un ouvrage que prépare M. A. Communay, sur les officiers de la Cour des Aides de Guyenne, et qui sera le digne pendant de son recueil relatif aux officiers du Parlement de Bordeaux.