ter, tant qu’elle a été sous sa conduite, ont tari des trois quarts depuis qu’il a été obligé de l’abandonner ; jusques là que les matériaux qui étoient là sur les lieux, destinés à la continuation d’un bâtiment qui augmentoit, chaque année, à proportion non des revenus de la maison, qui ne sont presque rien, mais de ses propres facultés, ne sont plus maintenant qu’un vain amas de pierres, qui ne sert qu’à faire connaître la faute que fait à cette maison cellui qui étoit à la veille de les mettre en œuvre, à ses propres frais et dépens, pour le logement des pauvres, lorsque la lettre de cachet lui fut signifiée. »
Sur quoi, il est délibéré d’envoyer 4 députés à l’évêque de Sisteron, savoir, les deux consuls, M. André de Castellane Adhémar[1] et M. Jouval, un des recteurs des hôpitaux, pour prier le prélat de se joindre au conseil et aux pauvres de toute la ville, de porter lui-même leurs avis aux pieds du trosne, et de réclamer du roy et du cardinal de Fleury que l’on rende à la communauté un de ses membres les plus prétieux et les plus utilles. (Arch. de Forcalquier. B B. 43, 22°, pp. 365 et suiv.)
Malgré cette significative démarche, l’exil dura près de six ans, et ce n’est qu’en 1742 que la lettre de cachet fut révoquée. — J.-P. de Berlue mourut en 1772, de la suette, qu’il avait contractée en soignant les pauvres de la Charité, visités par cette épidémie. — Parmi les dons pieux dûs à sa générosité, il faut citer celui de quatre magnifiques chandeliers d’argent ciselés par Simon[2] qu’il offrit en 1755 à la confrérie de Saint-Mary, établie en la concathédrale de Forcalquier, et qui, malheureusement, furent confisquées et fondues en 1700. »
« Je prie le Seigneur qu’il ne permette pas que les affaires temporelles auxquelles je pense estre engagée par son ordre, me fassent perdre de veue les éternelles, qui seules ont droit d’occuper un cœur chrétien. »