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Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/381

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c’est à bon esciant, et quand elle en debvroir sortir, tousjours aura elle beaucoup proffité, voyant comme il fault craindre et aymer Dieu. Jei’allay voir sammedy après disner, et la trouvay la plus contente du monde. J’avois faict payer, dez le jour mesme qu’elle y debvoit aller, sa pension pour ) moys à 5 escus par moys, et luy avois faict faire du linge ou aultres prevoyements nécessaires pour une aultre quinzaine d’escus. Les voyages de la litière avec des mullets mieux dressez que les nostres et le sesjour de M’ne Bourgoigne icy peuvent avoir cousté encore aultant, sans que mon père y ayt voulu contribuer un sol(i), mais je ne fis jamais de dépence plus volontiers que celle-là et ne pense pas qu’il s’en puisse faire de mieux employées pour le bien de la maison, et pour vostre repos et le mien. Mon père en est tout tressailly de joie et en loue Dieu incessamment, voyant bien le bénéfice apparent, oultre le danger où nous estions, car elle s’estoit laissée coiffer de l’amour du fils d’Ostagier quasi aultant que sa tante de Bouc (a), nous [n1] en estant plus les maistres, ce qui nous desesperoit. Dieu y a mis la main. Vous ne sçauriex croire les traverses qu’on a receues en une si innocente entrcprinse, car jusques à M. d’Orves (3), la présidente Seguiran (4), ma sœur de Bouc, la religieuse Seguiran, M. de Saint-Étienne et aultres infinis ont fait tout ce qui se pouvoit imaginer pour rompre et ruiner cette affaire (5). » Dans un post-scriptum daté du 22 janvier, l’excellent oncle (1) Rcgnaud de Fabrî, seigneur de Caltfs, de Peiresc, de Rians, etc., conseiller-doyen à la Cour des Comptes de Provence, allait mourir quelques mois ptus tard (25 octobre). · (a) Une sociir consanguine de Peiresc, Suzanne, mariée, en 1615, avec Henri Seguiran, seigneur de Bouc. (3) Guillaume Cambc, seigneur d’Orves, avait épouse, en 158-j, une tante de Peiresc, Catherine {aliis Charlotte) de Fabri. (4) La femme du premier président de la Cour des Comptes, belle-mère de la demi-soeur de Peîresc. (5) Peiresc, dont je ne puis reproduire toutes tes longues plaintes, incrimine surtout deux servantes de sa maison, deux soeurs, qui disoient impudemment en présence de la (jeune fille) que c’estoit mal que la contraignois à ceta. » Il ajoute « Vous pouvez penser si c’estoit me mettre en juste colère, car il n’y a rien de si eslogné de mon naturel, Le bon Peircse s’tlèvesurto’Jtcontre une des deux sœurs, nommëeMadeleine, qu’il est tenté,