recognu aulcune si resolüe ne si résignée en Dieu. Je la felicitay et luy baillay la bénédiction de la part de mon père et de la vostre, et crois fermement qu’elle vivra trez contente avec l’ayde de Dieu, et que ses prières seront capables de faire prospérer toute la maison. Elle est tellement changée que vous ne la cognoistriez plus, car de ce qu’elle vivoit ceans en enfant, sans paroistre capable de discerner aulcunement la raison, elle en est maintenant si capable, qu’il semble qu’elle aye faict cette profession une vingtaine d’années, et me ramentevoit quelquefoys des discours que je luy avois autrefoys tenus, lesquelz elle sembloit avoir négligez dont elle m’exagère les raisons et motifs avec tant de tesmoignages de m’en sçavoîr le bon gré qui s’en pouvoit attendre que j’en suis tout consolé et tout ravy. Je prie à Dieu qu’il la fasse persister en ce sainct propos, et qu’il vous comble de toutes les autres bénédictions que vous pourriez souhaicter, demeurant, Monsieur mon frère, vostre bien humble et affectionné frère et serviteur. » Dans plusieurs des lettres qui suivent celle-là, Peiresc donne à son frère les meilleures nouvelles de la jeune novice. Nous ne citerons que ce court passage d’une lettre du 1.4 juin, oli brille tout l’enthousiasme d’un oncle qui avait la tendresse d’un père « Je vis hier ma nièce qui est si contente, si grasse et si belle, qu’elle ne le fut jamais à la centiesme prez (t); elle vous baise les mains. » Voici enfin le compte rendu de la fête à la suite de laquelle Mlle de Fabri fut définitivement séparée du monde, compte rendu où s’épanche cette éloquence du cœur à laquelle il ne faut rien comparer « D’Aîx, ce premier juin 1625. « Monsieur mon frère, ma nièce Claire Marie, vostre fille, à ce matin a receu.le voille noir de la main de Mgr l’évesque (t) Une jeune personne à qui je lisais ces lignes médisait « Savcz-vous bien que celadonne appétit d’entrer au couvent? »
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