Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/40

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filles. A 4 heures du soir le père Honoré faisoit un sermon ; en de certaines occasions il se metoit la corde au col. faisant amende honorable pour les pescheurs qu’il faisoit crier tout haut pardon et miséricorde. Presque tout le monde pluroit. J’estois au commancemant à Libourne au service d’où je vins à Marmande pour assister à cette mission dont je feus charmé ! Il y avoit une foulle de gens incroiable qui y accouroient de toutes parts ; il me fit faire une confession généralle, et fit faire des communions généralles, je la fis par son advis avec les penitans de la confrérie desquels je me mis le 14 décembre de ladite année avant midy, et les sieurs d’Auber[1] et Campaignol après midy. Les sieurs La Sourdrie et Ferran[2] s’en mirent le matin, d’autres ont fait la mesme chose ; ledit Père Honoré a fait faire une multiplicité de réconciliations et d’accommodemans. A sa prière j’ay sorti d’affaires les sieurs Lamouroux père et fils, leur ayant fait signer chez moi une transaction. Il a fait planter une croix à la place du chasteau où il s’y fit une procession générale ; il y brusla quantité de livres de galanterie ; il est cause qu’il y a une orgue dans l’église parroissialle. Ce n’est pas seullemant à Marmande que ces pieux missionnaires ont très bien réussy, mais partout ailheurs où ils sont allés.

Commission pour Vayres, Saint Pardon et Izon. — Quelque tems après la translation de la Cour des Aydes à Libourne, j’ens une commission pour aller à Vayres,[3] Saint-Pardon[4] et Izon[5]. Le sieur de

  1. C’était François d’Auber, écuyer, seigneur de Peyrelongue, premier consul de Marmande en 1670, fils de Guillaume d’Auber, écuyer, seigneur de Peyrelongue, enseigne d’une compagnie de gens à pied, 3me  consul de Marmande en 1630, premier consul en 1640, et petit-fils d’Alexandre d’Auber, écuyer, seigneur de Peyrelongue, consul de Marmande en 1605, premier consul en 1627.
  2. Un Jean Ferran est mentionné dans la Notice sur Marmande (p. 115). Le Ferran ici nommé doit être celui qui figure dans une transaction du 30 avril 1690 reçue par le notaire Bernus et où il est qualifié « docteur en médecine et consul de Marmande. »
  3. Vayres, commune du département de la Gironde, sur la rive gauche de la Dordogne, canton de Libourne, à 6 kilomètres de cette ville.
  4. Saint-Pardon appartient à la commune de Vayres.
  5. Izon est une commune du canton de Libourne, à 10 kilomètres de cette ville. Je ne nommerai pas Izon sans y saluer la riante et studieuse retraite de M. Jules Delpit, ce jeune octogénaire auquel je souhaite de passer encore sous ses beaux arbres de bien longues et de bien fécondes années.