Pendant les fécondes et heureuses semaines que je passai,
en 1880. dans la ville d’Aix-en-Provence, je ue m’occupai
pas seulement à transcrire les If lires de mon cher Peiresc, je
transcrivis aussi les lettres de ses correspondants et même
me laissant doucement entraîner au loin quelques lettres
d’éminenls personnages qui, nés trop longtemps avant lui,
n’avaient pas eu l’occasion de le connaître, tels que Jacques
Cujas, le prince des jurisconsultes français et de te i les
autres jurisconsultes, ajouterais je, si je ne craignais d’être
accusé de trop de méridional enthousiasme, et le président
Pierre du Faur de Saint-Jory, qui brilla dans la jurisprudence
comme dans l’érudition A la suite des pages écrites par ces
deux Toulousains. IVn illustre à jamais, l’autre si célèbre
jadis2, pages que j’ai eu du plaisir à rapprocher les unes des
4. Cujas mourut à Hourges le 4 octobre 4590, quand Peiresc n’avait
pas encore dix ans, et Pierre «lu Faur mourut & Toulouse le 48 mai 4600,
quand mon héros n’en avait pas encore vingt.
2. M. le conseiller DubéJal (Histoire du Parlement de Toumtse, Paris,
1885, t. I, p. 512), dépeint bien poétiquement le caractère et Irs liabi- ·
tudes du < président du Faur de Sainl-Jory, le plus sage et le plus prudent
des philosophes, étranger aux disputes publiques, vivant avec ses