Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/47

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ressé aux fermes royalles unies contre le sieur Bailly, commis au bureau du tabac de Tonneins, ledit sieur de Saint-Amans l’a remise audit sieur Bailly, et comme cette lettre estoit cruelle contre luy, qu’il y estoit traité d’homme noirci de concussions et de malversations, il a demandé à la Cour permission d’en informer, laquelle luy ayant esté accordée, son information est décrétée contre ledit sieur Ducasse. La cause plaidée a l’audiance, M. de Maniban présidant, arrest le 24 mai 1688, par lequel la Cour avant faire droit aux parties, ordonne que ladite lettre missive et l’audition dudit sieur Ducasse seront remises au greffe pour servir de dénonciation au procureur général du Roy et qu’il sera informé par devant moy à ces fins commis… Je suis parti de Libourne le 17 juillet 1688, le sieur Lauron, greffier de la Cour, ne pouvant quitter le service, m’a prié de prandre pour son commis le sieur Moulinier, procureur au présidial de Libourne. Je suis le landemain parti de Marmande ayant prins le sieur Bazin fils, advocat à la Cour, pour substitut. Estant arrivé à Tonneins, j’ay mis pied à terre chez la veuve Castéra où pend pour enseigne les trois pigeons[1] qui me dit que le premier conseul[2] ayant sceu que je devois arriver luy avoit donné la clef de la maison pour me l’offrir, ayant esté nécessairement obligé de s’en aller à la campaigne, attendeu que le commandant de quatre compaignies d’infanterie du régimant Royal La marine, estoit logé aux Trois pigeons, je remercié Madame Castera de l’honesteté dudit premier conseul et je prins la maison du sieur Desclaux, advocat eu la Cour[3], pour luy faire plaisir qui est dans le voisinage, et où Messieurs

  1. L’hôtellerie qui avait ainsi des armes parlantes n’existe plus et son souvenir même s’est envolé de Tonneins.
  2. Le nom de ce consul ne se trouve ni dans les Recherches Historiques sur la ville et les anciennes baronnies de Tonneins par L. P. Lagarde (Agen, 1883), ni dans la nouvelle édition très augmentée donnée de cet ouvrage par le fils de l’auteur, Alphonse Lagarde, sous ce titre : Notice historique sur la ville de Tonneins (Agen 1884).
  3. Probablement Daniel Desclaux, avocat au parlement mentionné, à côté de Claude Drême, aussi avocat en parlement, parmi les plus distingués magistrats municipaux de Tonneins dans la seconde moitié du XVIIe siècle (p. 84 de la notice citée en la note précédente). De Daniel Desclaux j’aime rapprocher, d’une part, Pierre Desclaux, consul de Tonneins en 1618 avec Jean de La Barrière (Ibid. p. 61), d’autre part, M. le docteur Desclaux, ancien maire de Tonneins, qui vient de mourir au moment où j’écris ces lignes (août 1888), laissant la réputation d’un excellent administrateur et d’un parfait homme de bien.