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Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/488

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UNE FÊTE BORDELAISE
en 1615


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Bordeaux est depuis longtemps renommé pour la magnificence de ses fêtes. Avant même que le génie de Tourny en eût fait une des plus remarquables villes de l’Europe, les manifestations de la joie publique y prenaient un éclat admirable. Tout concourait à ce résultat la richesse de la commerçante et prospère cité, ses relations avec le monde entier, la générosité et l’entrain de ses habitants, la majestueuse largeur de son port, la grandiose beauté de ses monuments. Assise, reine souriante, au milieu d’une plaine d’un abord facile et auprès d’un fleuve dont la navigation a de tout temps été d’une activité prodigieuse, la capitale de la Guienne attirait à elle d’innombrables curieux (i). Il se trouvait toujours quelque chroniqueur pour décrire tant de pompeuses merveilles, quelque poète pour les chanter, et l’éloquence girondine, se donnant libre carrière en d’enthousiastes récits qui se répandaient au loin, d’autant plus rapides qu’ils étaient plus légers, véritables feuiUes volantes, augmentait un peu partout la célébrité des fêtes bordelaises. (l) Voir F Heureuse arrivée du Roi dans Bordeaux, plaquette imprimée par S. Milianges, 1615, în-8», où l’on signale (p. 7) c la grande multitude des gents » venss de tous les environs et qui avaient tout quitté, même leurs vendanges, pour assister à l’entrée royale. L’affluence du 7 octobre 1615 se retrouvait en toute* les mêmes circonstances.