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Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/63

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M. de Guèrin, doyen de la Cour des Aydes, est mort le 15 février 1708. Suivant une lettre de Mr le Président Barbot, du 6 mars 1708[1], Mr Billy, premier advocat général de la Cour des Aydes, est mort en deux fois vingt-quatre heures.


II

JOURNAL DE FRANÇOIS DE FONTAINEMARIE
(1663-1730)



Je François Fontainemarie, aujourd’huy conseiller à la Cour des aydes de Guyenne, fils de feu Monsieur Jacques Fontainemarie qui mourut doyen de la mesme cour, et de Madame Jeanne de Saint-Angel, naquis à Bordeaux le quatre du mois de décembre mille six cens soixante-trois, a trois heures du matin, dans la paroisse de la Sauvetat.

Je fus baptisé à Saint-André le onziesme du mois de Juillet mille six cens soixante sept et j’eus pour parrein Monsieur François de Saint-Angel, mon ayeul maternel, et pour maireine demoiselle Jacquette de Villepreux, mon ayeule paternelle.

Dés que je fus en estat de profiter des premières instructions qu’on donne aux enfans, ma mère prit elle-mesme le soin de m’apprendre à prier Dieu ; ensuite elle m’enseigna le catécisme (sic), après quoy elle me montra à lire, et enfin ce fut elle qui m’apprit le commencement du rudiment. Jamais mère n’a eu plus d’attention qu’elle à l’éducation de sa famille et il y en a peu qui en ayent eu autant ; elle n’a rien négligé ni rien espargné pour nous rendre tous

  1. Le président Barbot correspondait souvent avec Jacques de Fontainemarie. On retrouve parmi les papiers de ce dernier cet Extrait d’une lettre à moy escrite par M. le Président Barbot, du 24 mars 1705 : « Vous aurez sceu les mouvemans que nous nous sommes donnés pour éviter le Monseigneur que M. le M[aréchal] — Il s’agit là du maréchal de Montrevel, gouverneur de la Guyenne — prétendoit que nos députés devoient lui donner quoiqu’on eut receu une lettre précise de M. de la Vrillière, on a fait de très humbles remonstrances, et depuis 4 mois qu’on les a envoiées, nous ne voions pas que le Conseil ayt rien déterminé, ni que le voiage da Paris ait rien produit contre nous ; cependant tous les officiers ont eu l’honneur de le saluer en particulier ; il rendit le lendemain la visite à M. le Premier Président, et tout nous paroit tranquille. »