Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celier pour avoir, tenir et exercer l’office de Con[seill]er en la Cour des Aydes de Bord[eau] dont mon père estoit mort vestu. J’envoyé cette procuration avec mes lettres de baccalauréat et de licence, mon arrest de réception à prester le serment d’avocat, mes certificats d’estude et de fréquentation du barreau, mon extrait baptistaire et généralement toutes les pièces nécessaires à M. Lamolere, secrétaire du roy à Paris par la médiation de M. le président Barbot. Mes provisions furent expédiées le 15 de no[vem]bre 1708 et enregistrées le 17 du mesme mois. Je les receus le 22 et la veille de la Noël je les présenté à la Cour des Aydes avec une req[ue]te tendante à ce qu’il luy plust de me recevoir en lad[ite] charge ; je ne fus pourtant receu que le 19 février 1709 à cause d’une contestation qu’il y eut entre Mr  Leblanc et moy pour la presseance. Mr  Leblanc, aussi fils de maistre, prétendoit que son père estant en vie il devoit me précéder, je soutenois au contraire qu’ayant esté présenté au roy presque d’abord après la mort de mon père et mes provisions estant antérieures à celles de M. Leblanc, je devois l’emporter. Nous écrivismes l’un et l’autre à Mgr le Chancelier et M. le président Barbot aussi au nom de la Compagnie ; par une première lettre il décida en ma faveur, mais par une seconde sur des raisons assés mauvaises que Mr  Suduiraut, premier président, qui voulut faire plaisir à Mr  Leblanc, escrivit à son retour de la campagne à M. le Chancelier, il donna la presseance à M. Leblanc qui fut receu le 18 fevrier et moy le lendemain. Les frais de l’obtention de mes provisions ou de ma réception allèrent à près de mille écus.

Je fis une faute que j’exhorte fort tous mes descendants de ne jamais faire, c’est que je ne piqué (sic) pas le Code et que je pris ma loy au hazard. Il me fallut assommer d’estudier ; j’en usé de mesme à l’esgard des trois parties du Digeste. Il y eut dans ce procédé trop de présomption de ma part. Je reconnois que je fis mal. Cependant je fus assés heureux pour que Dieu me fit la grâce de sortir assez bien d’affaires.

Je fis enregistrer mes provisions à la Chambre des Comptes à Paris, le six mars 1709 et au bureau des finances à Bord[eau]x, le 17 juin aud[it] an. MM. les trésoriers le firent gratis. Voyés ci-après dans un article séparé ce qui regarde mon office.

J’obtins aussi des lettres d’intermediat pour jouir des gages attachés à mon office depuis le 18 septembre 1708, jour du décès de mon père, jusques à celuy de ma réception qui fut le 19 février 1709 ;