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Page:Tamizey de Larroque - Madame la comtesse Marie de Raymond.djvu/9

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MADAME LA COMTESSE MARIE DE RAYMOND


De douloureuses circonstances ne m’ont pas permis de remplir un des devoirs les plus sacrés que l’amitié nous impose : retenu auprès de mon fils très gravement malade et dont la vie, à ce moment, était même en danger, je n’ai pas eu la consolation d’aller prier auprès du cercueil d’une femme que j’aimais comme une sœur et qui, j’ose le dire, m’aimait comme un frère. L’hommage qu’il m’a été impossible d’apporter, le jour de ses funérailles, à la comtesse Marie-Françoise-Henriette de Raymond, chanoinesse du Chapitre de Sainte-Anne de Munich, je voudrais le lui rendre ici, et la place est bien choisie, car la Revue de Gascogne était une de ses lectures favorites, et cent fois elle m’a parlé de notre recueil avec une estime et une sympathie dont je tiens à transmettre l’expression à tous mes chers collaborateurs.

Ce n’est pas un éloge solennel que je veux écrire ; je louerai la femme d’élite que nous venons de perdre, comme elle aurait voulu être louée avec simplicité, avec abandon, dédaignant les effets oratoires et préférant aux exagérations d’un panégyrique la sincérité, la familiarité d’une cordiale causerie.

Je dirai d’abord comment je devins l’ami, le grand ami de la comtesse Marie de Raymond, il y a de cela bien près d’un quart de siècle. C’était l’époque où la plus aimable des chanoinesses, qui longtemps se contenta de beaucoup lire, commençait à beaucoup travailler ; l’époque caractérisée, pour tous les habitués de son hospitalière maison, par la transformation en un cabinet d’étude de sa salle de billard, les