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épigraphe : diis ignotis, n’a jamais rencontré la plaquette de Lacarry. Enfin, M. Léonce Couture, qui a mis tant de zèle et de soin à réunir les matériaux de son Esquisse d’une histoire littéraire de la Gascogne, et qui, dans ces pages savantes et charmantes, a donné un si exact dénombrement des prosateurs et des poètes de la province ecclésiastique d’Auch[1], n’a pas été plus heureux que ses devanciers[2]. Seuls, de notre temps, Brunet et Du Mége ont cité le nom de Lacarry. Mais je me demande s’ils ont eu son petit recueil entre les mains et s’ils ne l’ont pas plutôt signalé sur la foi d’autrui. Pour ce qui concerne l’auteur du Manuel du Libraire, mon soupçon est à demi justifié par la manière dont il a écrit le nom du poète ; car il a séparé la première syllabe de ce nom des deux suivantes (La Carry), tandis que, dans le frontispice de la plaquette, ce nom est imprimé Lacarry comme l’est partout celui du docte jésuite Gilles Lacarry (du diocèse de Castres), né en 1605, mort en 1684, auteur de divers travaux estimés, notamment de l’Historia colonarium, etc. Autre motif de doute : Brunet cite incomplètement le titre de l’opuscule, se contentant de ces cinq mots : Pour le triomphe du Soucy alors que le titre réel est celui-ci : Clytie pour le triomphe du Soucy À Monseigneur le premier président[3]. — Quant à

  1. Tous les admirateurs de l’érudition et du talent de M. L. Couture espèrent bien qu’il transformera cette esquisse en un tableau définitif.
  2. Clytie manquait à la collection toulousaine de feu mon vénérable ami M. le docteur Desbarreaux-Bernard ; elle manque aux collections des grands amateurs d’aujourd’hui, ainsi qu’à nos plus considérables dépôts publics, de sorte que je serais tenté de saluer dans l’exemplaire de M. Clément-Simon un exemplaire unique, s’il n’y avait toujours imprudence à déclarer qu’un exemplaire est unique et qu’un document est inédit.
  3. Brunet indique seulement le lieu de publication, en substituant dans le nom de ce lieu la lettre Z à la lettre S : À Toloze. Voici les indications fournies par le livret : À Toloze, par I. Boude, imprimeur ordinaire du Roy, devant le college de Foix, à l’enseigne S. Jean 1636 (in-8o de 16 pages. Brunet ajoute qu’à la vente Veinant le livret atteignit le prix de 23 fr. On en donnerait aujourd’hui plus de dix francs par page. Deux des plus fervents et des plus savants bibliophiles de notre époque, M. Jules Dukas et M. Émile Picot m’affirment qu’ils n’ont connu l’existence de Clytie que par la révélation du Manuel du Libraire.