Page:Tamizey de Larroque - Notice sur la ville de Marmande.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 4 —

liers, l’autre vers les Ursulines, l’autre vers la rivière et la quatrième auprès de l’Église. Cette ville reçut un coustumier de Richard, duc d’Aquitaine, vers la fin du xiie siècle…[1] »

Le manuscrit original de ce coutumier était déjà perdu en 1341, année où Guillaume de Flavacourt archevêque d’Auch, et Pierre de la Palu, chevalier, seigneur de Varambon, sénéchal de Toulouse et d’Albi, tous les deux alors gouverneurs et lieutenants du roi en Languedoc confirmèrent, en les modifiant un peu, les coutumes octroyées à la naissante ville de Marmande, en 1182, par Richard-Cœur-de-Lion. Les Archives nationales possèdent (Trésor des Chartes, reg. lxxii, no 216) cette nouvelle édition des coutumes de Marmande mais incomplète, comme l’indique le titre même du document : Littera pro majori parte in ydiomate lingue occitane ubi continentur plura privilegia, et certe consuetudines et libertates pro villa de Marmanda, senescallie Agennensis, que quidem littera non est hic perfecta[2].

  1. Labenazie s’abstient de rechercher l’étymologie du nom de Marmande, et il faut lui savoir gré de sa prudence, surtout quand on voit combien ceux qui ont été moins discrets que lui ont erré à cette occasion, qu’ils aient eu recours à la langue des Celtes ou à celle des Normands. Je rappellerai qu’une petite rivière qui prend sa source près de Sérilly (Allier) et va se jeter dans le Cher, près de St-Amant-Mont-Rond, porte le même nom, ce qui rend bien plaisante cette assertion de la Guienne historique et monumentale, que Marmande signifie homme de mer, et, par extension, ville fondée par des gens de mer. Ce nom se retrouve encore ailleurs et je me souviens d’avoir lu dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest (1854, p. 129) une notice sur le château et les seigneurs de Marmande (Vienne), par M.  d’Argenson.
  2. Voici les premières lignes de ce document : Philippus Dei gratia Francorum rex notum facimus universis presentibus et futuris, nos vidisse et diligenter inspexisse quoddam publicum instrumentum in duodecim cartis seu membranis pergameni conjunctis seu conglutinatis scriptum super confirmatione concessione et reformatione consuetudinum libertatum, seu privilegiorum ville de Marmanda senescallie Agennensi confectum et sigillis dilectorum et fidelium consiliariorum Guillelmi Auxitanensis Archiepiscopi et Petri de Palude militis tunc gubernatorum et locumtenentium nostrorum in partibus Occitanie, in fine et etiam in singulis juncturis seu conglutinationibus predictis sigillatum et roboratum cujus instrumenti tenor sequitur in hec verba :

    Ferrum de terra toltitur cum manu pugnabili et oculo pervigili simul junctis per regentes provincias indemnitati subjectorum divina invocata elementia et ejusdem infuso auxilio providetur. Idcirco nos Guillelmus miseratione divina Archiepiscopus Auxitanensis et Petrus de Palude miles dominus Varambonis Senescallus Tholose et Albiensis, consiliarii capitanei et locatenentes domini