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IV

Monsieur Raguet Lépine
Rue de Varennes, 10, Paris


Mon cher collègue, c’est le soir que j’espère aller vous voir demain mercredi, et non pas à diner, car je suis engagé depuis quinze jours chez M. Eynard[1]. Je crains de m’être mal expliqué hier, et je ne veux pas que vous vous y mépreniez.

Tout à vous,

Guizot.

Mardi 27.

    du phylloxéra en Gascogne, on renforçait un vin trop léger en y ajoutant la saveur et le parfum d’une généreuse eau-de-vie d’Armagnac : « De tous les artistes appartenant à l’Institut, depuis l’époque de sa fondation, Grétry était celui dont la foule connaissait le mieux le nom et les ouvrages, celui qui, pour elle, représentait avec le plus d’éclat les progrès accomplis en France vers la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe. Ni Houdon, ni Méhul, malgré leur célébrité déjà longue, ni David lui-même, malgré le prestige de son rôle de réformateur et l’étendue de son influence, n’étaient arrivés à posséder une gloire aussi populaire. De là l’émotion universelle à la nouvelle de la mort du maître et les honneurs sans précédents, au moins dans notre pays, dont on entoura son cercueil. Peut-être faudrait-il remonter jusqu’au souvenir des pompes déployées à Rome, lors des obsèques de Raphaël, ou à Londres, le jour où les restes de Garrick reçurent dans l’abbaye de Vestminster une sépulture quasi royale, pour trouver à l’étranger l’équivalent de ce qui se passa chez nous à l’occasion de la mort de Grétry. En tout cas, notre propre histoire ne fournirait pas à une date antérieure l’exemple d’un deuil aussi unanime, des témoignages aussi solennels de vénération pour un homme qui n’avait été ni un grand de ce monde par la naissance ou par les fonctions, ni un de ces héros que Dieu suscite à son heure pour la défense du territoire ou des institutions de leur pays. » (L’Académie des Beaux-Arts depuis la fondation de l’Institut, par le vicomte Henri Delaborde, dans la Revue des Deux-Mondes du 15 août 1889, p. 761) L’éloge de Grétry et la description de ses funérailles remplissent les deux pages suivantes. M. Delaborde rappelle que l’auteur de Richard Cœur-de-Lion, de Zémire et Azor, et « de tant d’autres bienfaisants chefs-d’œuvre » mourut le 24 septembre 1813, « dans cette petite maison de l’Ermitage près de Montmorency, que Jean-Jacques Rousseau avait autrefois habitée ».

  1. Le philhellène genevois qui, en 1814, avait représenté la république