Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/116

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puissions pas distinguer les rochers, il est encore possible de passer entre eux. »

Peu d’instans après, notre canot vint échouer sur un sable doux et uni. Nous nous en élançâmes aussitôt, pour le tirer hors de la portée des vagues. Nous campâmes, et notre feu ne fut pas plutôt allumé, que nous nous mimes à plaisanter la vieille femme sur son ivrognerie et sur la terreur qu’elle avait manifestée en se réveillant. Le matin, nous reconnûmes que le rivage était tel qu’elle nous l’avait décrit. Dans la plus profonde obscurité, nous étions débarqués sur un point que le plus hardi Indien n’aurait point tenté d’atteindre en plein jour avec un pareil vent.

Nous restâmes dans ce camp une partie de la journée suivante, qui fut calme et belle. Sur le soir, nos bagages étant séchés, nous mimes à la voile pour l’embouchure de la rivière Rouge. Il était nuit quand nous y parvînmes, et voyant une cabane, nous débarquâmes auprès sans allumer de feu, ni faire aucun bruit qui pût trou-