Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/154

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dans l’un des canots au moment du départ, et persista à ne pas en sortir, quelques efforts que l’on fit pour l’en arracher, comme sa mère le demandait. Net-no-kwa fut fort affligée, et ne pouvant se résoudre à perdre son fils unique, se décida à repartir avec lui.

Ayant peu de confiance en l’honnêteté des marchands, elle ne voulut pas leur laisser ses peaux de castors. Nous les portâmes donc dans un endroit reculé du bois, et un sunjegwun ou dépôt y fut fait, selon l’usage des Indiens. Nous retournâmes ensuite au lac des Bois. De ce lac à la rivière Rouge les Indiens ont une route que les hommes blancs ne suivent jamais ; c’est par le Muskeek ou portage des Marais. Nous remontâmes pendant plusieurs jours une rivière que les Indiens nomment Muskeego-ne-gumme-wee-see-be, ou rivière du Marais. Nous traînâmes ensuite pendant une journée nos canots à travers un marécage, dont l’eau est recouverte de mousse et de petites broussailles, qui tremblent à une grande distance quand on mar-