Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/166

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chaudes ; une nuit sans sommeil se passa ainsi.

Le lendemain, quoique le vent se fût élevé, et que le temps fût plus mauvais que la veille, nous reprîmes la route de notre cabane. C’était une course d’une forte journée, et comme nous étions affaiblis par la faim et la fatigue, il était très tard quand nous approchâmes de notre but. Wa-me-gon-a-biew, moins épuisé, se traînait le premier ; il se retourna pour me regarder, et nous reconnûmes en même temps que nous avions l’un et l’autre la figure gelée : arrivés en vue de notre cabane, comme je ne pouvais plus marcher, il me laissa, et bientôt quelques femmes vinrent au devant de moi. Nos mains et nos figures étaient extrêmement gelées, mais comme nous avions de bons mocassins, nos pieds n’avaient pas souffert.

La faim continuant à se faire sentir dans le camp, on jugea nécessaire de se séparer pour suivre différentes directions. Net-no-kwa résolut de se rendre avec sa famille au comptoir de M. Henry, qui a été depuis noyé dans la rivière