Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/270

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au niveau de la terre sur laquelle j’avais fait du feu. Leurs yeux restaient encore fixés sur moi : bientôt ils se levèrent l’un après l’autre, et se rassirent en face de moi ; mais cette fois ils riaient, me frappaient à coups de baguettes, et me tourmentaient de toutes les manières. Je voulus leur parler, la voix me manqua. J’essayai de fuir ; mes pieds ne purent se mouvoir. Pendant toute la nuit, je restai dans un état d’agitation et d’alarme. Entre autres choses qu’ils me dirent, l’un d’eux m’engagea à porter mes regards au pied du coteau voisin : j’y vis un cheval entravé qui me regardait. Voici, frère, dit le Jébi (70), un cheval que je vous donne pour votre voyage de demain ; quand vous passerez ici, en retournant à votre cabane, vous pourrez vous en servir encore et nous donner une autre nuit.

Le jour parut enfin, et je ne fus pas médiocrement satisfait de voir que ces terribles apparitions s’évanouissaient avec les ténèbres. Mais ma longue résidence parmi les Indiens, et les fréquens exemples que je connaissais de songes