Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savait quelques mots anglais ; il m’ordonnait quelquefois, dans cette langue, d’apporter de l’eau, de faire du feu, ou de lui rendre d’autres petits services qu’il commençait à exiger de moi.

Deux jours se passèrent dans ce village et nous remontâmes en canot ; à peu de distance, les Indiens s’arrêtèrent près d’un comptoir où trois ou quatre traiteurs savaient parler anglais. Ces hommes s’entretinrent beaucoup avec moi et me dirent qu’ils désiraient me racheter pour me rendre à mes amis ; mais le vieillard ne voulant pas consentir à se séparer de moi, les marchands m’assurèrent que je devais être content d’aller avec les Indiens et de devenir le fils du vieillard à la place d’un enfant qu’il avait perdu. Ils me promirent en même temps que dans dix jours ils iraient au village me rendre la liberté. Pendant tout notre séjour je fus traité par eux avec bonté, et ils me donnèrent abondamment à manger, ce que n’avaient pas fait les Indiens ; quand il fallut les quitter, je me mis à crier pour la première fois depuis mon enlèvement, mais leur promesse