Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/120

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des moins recommandables de tous les Indiens. Je fus indigné de sa tentative de se faire passer, pour le messager favori du Grand Esprit. Je n’hésitai pas à tourner ses prétentions en ridicule en toute circonstance ; mais, malgré le guignon jusqu’alors attaché à sa personne, il acquit un ascendant très prononcé sur l’esprit des Indiens. Son roulement continuel de tambour pendant la nuit faisait fuir le gibier de notre voisinage, et son insolente hypocrisie me le rendait insupportable dans tous les temps ; mais il avait trouvé le secret de se concilier l’opinion de la plupart d’entre nous, et tous mes efforts contre lui restèrent inutiles.

Pendant notre séjour en cet endroit, il arriva que, après plusieurs jours de disette, je blessai un moose. En rentrant, je racontai ce qui m’était arrivé, et j’ajoutai que le moose me semblait assez fortement blessé pour en mourir. Le lendemain matin, de bonne heure, Ais-kaw-ba-wis vint dans ma cabane me dire, du ton le plus sérieux, que le Grand Esprit était descendu pour