Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/131

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l’homme le plus considérable de notre bande l’envoya chercher pour venir prendre ce qu’on lui donnait : » Dites au chef, répondit-il, que s’il a quelque affaire à moi il peut venir dans ma cabane. » La liqueur lui fut donc portée. Les effets du rhum parurent bientôt rendre son humeur plus sociable et plus condescendante ; car, vers le milieu de la nuit, il entra, tout chancelant et entièrement nu, dans la cabane où je me trouvais. Cette apparition me parut souverainement burlesque, et je ne pus me défendre d’un fou rire.

Nous allâmes ensuite au lac des Bois, où je chassai pendant près d’un mois ; puis je retournai au pays que j’avais quitté, tandis que les Indiens restaient à Me-nau-zhe-taw-naung à défricher le terrain où ils devaient semer du blé. Je commençais à éprouver les effets de la mauvaise volonté d’Ais-kaw-ba-wis. Il prévenait si vivement contre moi les Indiens, et particulièrement la famille de ma femme, que ma situation à Me-nau-zhe-taw-naung n’était pas