Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/161

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je restai long-temps évanoui, et quand je repris mes sens, ma voix ne put se faire entendre. Il me fallut quelque temps pour que les Indiens comprissent, par mes signes, que je désirais de l’eau. Je tombai trois fois en faiblesse, en essayant de regagner ma cabane.

Plusieurs de mes côtes étaient rompues, et il se passa bien des jours avant qu’il me fût possible de marcher sans appui. Le docteur MacLaughlin, traiteur au lac de la Pluie, instruit de mon état, envoya M. Tace me chercher pour me conduire à sa maison au lac du Poisson blanc. Pendant long-temps, je vomis du sang, et à chaque mouvement j’éprouvais dans l’intérieur du corps une sorte de chaleur liquide. Au lac de la Pluie, je fus traité avec beaucoup d’attention et de bienveillance par M. Tace et les autres gentlemen de la compagnie du Nord-Ouest. Vers la fin de l’hiver suivant, je me sentis mieux ; mais quand le printemps ramena les chaleurs, je retombai malade et me retrouvai hors d’état de chasser.