Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/177

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pour chasser un ours dont je connaissais la tanière. Très tard dans la nuit, après avoir tué mon ours, comme je me reposais fort tranquillement dans ma cabane, je fus surpris d’entendre à ma porte une voix que je reconnus aussitôt pour celle de M. Harshield ; je compris bientôt qu’il était à la recherche de quelqu’un. Ayant découvert de loin une lumière, il avait supposé qu’elle brillait dans le camp de lord Selkirk, et il s’était glissé jusqu’à ma cabane avec toutes les précautions d’un guerrier indien, car j’aurais dû entendre son approche.

Il ne me fit point part, sur-le-champ, de son projet de tuer Selkirk ; mais je connaissais trop bien, et lui et ses compagnons, pour avoir de la peine à découvrir ses intentions. Je compris à merveille aussi dans quel but il essayait, avec beaucoup d’adresse, de me déterminer à le suivre au lac de la Pluie. Voyant enfin que ses insinuations et ses demi-confidences manquaient leur but, il m’avoua hautement sa résolution de tuer lord Selkirk partout où il le rencontrerait ;