Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/195

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grand péril de sa vie. Après le départ de ses compagnons, il se mit à errer autour de nos habitations en criant comme un enfant. Touché de son état, je l’invitai à entrer dans ma cabane ; et, bien que la différence de langage ne me permît pas de lui faire entendre toutes mes pensées, je tâchai de le consoler en lui montrant qu’il pouvait trouver des amis, même chez les Ojibbeways. Le lendemain, il résolut d’aller rejoindre ses compagnons pour retourner avec eux dans son pays. Il nous quitta donc et suivit leurs traces pendant deux ou trois cents pas ; puis il se jeta par terre, criant et se roulant comme un fou. Enfin, sa passion pour sa femme dominant son désir de retour et ses craintes pour sa propre vie, il revint sur ses pas pour rester parmi nous. Mais nous apprîmes alors que quelques Ojibbeways avaient menacé de venir le tuer ; nous savions bien, d’ailleurs, qu’il lui serait à peu près impossible de vivre avec nous sans de fréquentes attaques contre sa personne. Wa-ge-to-te et Be-gwa-is, nos chefs, décidèrent qu’il serait