Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout extrêmement enflée, je conjecturai qu’il ne s’éloignerait pas ; et, craignant quelque danger pour ma femme si je la laissais seule dans ma cabane, je l’envoyai transporter nos provisions et je restai seul à veiller. Mais, vers le milieu du jour, la fatigue l’emporta et je m’endormis. Waw-be-be-nais-sa, soit qu’il en eût le soupçon, soit qu’il fût bien informé, se glissa fort adroitement dans ma cabane, son couteau à la main ; comme il allait me frapper, je fis un mouvement pour me réveiller. Je n’étais pas désarmé, il s’enfuit en toute hâte, et je ne le poursuivis pas.

Cet homme ne cessa plus de me menacer et de me tourmenter. S’il me rencontrait dans le sentier, jamais il ne voulait se détourner, quoiqu’il n’eût rien à porter et que je fusse pesamment chargé. Son œil resta long-temps si enflé, qu’il ne pouvait pas s’en servir. Toute sa personne se trouvait ainsi fort ridicule ; car, dans son état ordinaire, c’était un homme assez désagréable et mal bâti. Un jour, après une tentative inutile de me