Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/311

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lui exprimai mon intime conviction de ne pouvoir reprendre mes enfans sans actes violens envers Gi-ah-ge-wa-go-mo. Il parut satisfait de cette marque de confiance, et chargea aussitôt M. Bruce d’amener mes enfans dans le fort. Ils vinrent en effet et s’arrêtèrent devant sa maison, mais accompagnés de dix ou douze Indiens, qui avaient grand soin de les tenir entre eux. Je désignai mes enfans au capitaine, et il dit à son domestique de leur donner à manger. On leur porta donc quelques mets de sa propre table, d’où il venait de se lever ; mais les Indiens prirent tout, et n’en donnèrent pas à mes enfans une seule bouchée. Un morceau de pain qu’on leur envoya ensuite eut le même sort ; alors le capitaine Bulger ordonna d’ouvrir un magasin, et me dit d’aller y prendre quelque chose pour eux. Voyant là plusieurs sacs de pemmican, j’en pris la moitié d’un, du poids d’environ vingt livres ; et faisant asseoir tous les Indiens, je le leur distribuai. Ils refusèrent mes enfans au capitaine, comme ils me les avaient refusés, mais le lendemain il