Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/346

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« Ceux d’entre nous qui sont tarez, comme borgnes, lousches, camus, etc., sont aussi tost remarqués par eux, et mocqués largement, spécialement par derrière, ( et quand ils sont entr’eux, car ils sont bons compagnons et ont le mot et sobriquet à commandement. »

Le père Biard. (Relation de la Nouvelle-France, p. 38.)

On trouve, dans l’Histoire des nations civilisées, des traits semblables à cet acte de véritables barbares. En voici un qui appartient aux annales du bas empire ; il s’agit d’un combat très populaire entre une reine et la maîtresse du roi son mari.

« Finalement, après plusieurs coups de griffes, de pieds et de dents (armes propres des femmes colères), la Royne (Hélène paléologue), faschée outre mesure pour la grande résistance que luy faisoit sa partie adverse, et se voyant près d’estre vaincue, se délibère de jouer à quitte ou à double, et rassemblant en un toute sa force, jalousie et rage, elle se rua d’une telle animosité sur ceste pauvrette, qu’à faulte de cousteau, de ses propres dents elle luy tronçonna le nez : qui fut cause de la fin de tant cruel, brave, furieux et chevaleureux combat. Depuis, pour ce qu’en ceste meslée la concubine y perdit son nez, elle fut appellée par les Cypriots Eomomutène, qui vault autant que nez couppé. »

Le père Etienne de Lusignan. (Histoire générale de l’isle et royaume de Cypre, p. 156.) (p. 34)


(6) Pluriel, Muzzyneneenug. — Ne croirait-on pas