Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/381

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« Frère, ne vous affligez pas. Le sentier où vous marchez est celui où nous marcherons nous-mêmes, et tous les hommes nous y suivront. »

Ils répétèrent ce chant jusqu’à ce qu’ils eussent atteint l’endroit de la sépulture.

Il y a quelque chose de touchant dans leur coutume de soigner le jèbi, ou souvenir du mort, qui, comme nos crêpes et nos vêtemens noirs, trouve place sous plus d’un toit où le deuil n’est guère apparent. Cependant, quoique le vide laissé par le défunt ait pu se remplir dans leur cœur, jamais ils n’oublient les tributs qu’ils regardent comme nécessaires aux besoins de celui qui n’est plus. Soit qu’ils mangent ou qu’ils boivent, une portion est soigneusement mise à part pour le jèbi, et cette observance dure des années, à moins qu’ils ne trouvent une occasion de faire partir ce souvenir avec une expédition de guerre. S’ils parviennent à le jeter sur un champ de bataille, comme