Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/65

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pas très noire : lorsque les ennemis passèrent, en grand nombre, auprès de l’embuscade, Tabush-shish et Be-na se levèrent tout à coup et firent feu sur eux ; puis Be-na prit la fuite, ainsi qu’il avait été convenu. Voyant, au bout d’une longue course, qu’il n’était pas poursuivi, il s’arrêta pour écouter, et pendant une grande partie de la nuit il entendit de temps en temps un coup de fusil, et la voix perçante de Ta-bush-shish, qui jetait son cri de guerre en changeant rapidement de place.

Soudain plusieurs coups de fusil retentirent à la fois ; les Sioux poussèrent des acclamations comme à la chute d’un ennemi, et tout resta silencieux. Dans cette rencontre, les Ojibbeways perdirent trois membres de leur tribu ; la vieille femme, le fils d’Ais-ainse et Ta-bush-shish. Les Indiens dirent de ce dernier, selon leur habitude en pareille occurrence, qu’il avait eu le pressentiment du sort qui le menaçait ; dans la soirée précédente, il était rentré chez lui, comme il arrive souvent aux chasseurs indiens, pour