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Page:Tannery - Pour l’histoire de la science Hellène.djvu/208

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59. Pour les âmes, la mort est de devenir eau ; pour l’eau, la mort est de devenir terre ; mais de la terre vient l’eau, de l’eau vient l’âme. — 60. Le vivre et le mourir est en ce que nous vivons et nous mourons. — 61. Ils prient de telles images ; c’est comme si quelqu’un parlait avec les maisons, ne sachant pas ce que sont les dieux ni les héros. — 62. (Voir page 184.)

63. Les hommes n’espèrent ni ne croient ce qui les attend après la mort. — 64. Les dieux et les hommes honorent ceux qui succombent à la guerre. — 65. Les plus grands morts obtiennent les plus grands sorts. — 66. Quand ils sont nés, i!s veulent vivre et subir la mort et laisser des enfants pour la mort. — 67. L’arc a pour nom βιός (vie) et pour œuvre, la mort.

68. Le caractère pour l’homme est le daimone. — 69. Il est difficile de résister à la colère ; elle fait bon marché de l’âme.

70. L’homme ivre est guidé par un jeune enfant ; il chancelle, ne sait où il va ; c’est que son âme est humide. — 71. Où la terre est sèche, est l’âme la plus sage et la meilleure. — 72. L’âme sèche est la plus sage et la meilleure. — 73. L’âme la plus sage est une lueur (αὐγή) sèche. — 74. C’est l’âme sèche, la meilleure, celle qui traverse le corps comme un éclair la nuée. — 75. L’homme dans la nuit, allume une lumière pour lui-même ; mort, il est éteint. Mais vivant, dans son sommeil et les yeux éteints, il brûle plus que le mort ; éveillé, plus que s’il dort.

76. La présomption est une maladie sacrée. — 77. Le naturel humain n’a pas de raison, le divin en a. — 78. L’homme sot écoute le daimone, comme l’enfant écoute l’homme. — 79. L’homme niais est mis hors de lui par tout discours. — 80. On ne connaîtrait pas le mot de justice, s’il n’y avait pas de perversité. — 81. (Voir page 176.) — 82. Quel est leur esprit ou leur intelligence ?

83. Nous descendons et nous ne descendons pas dans le même fleuve, nous sommes et ne sommes pas. — 84. Je me suis cherché moi-même. — 85. L’âne choisirait la paille plutôt que l’or.

86. Le dieu est jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, satiété-faim. — 87. Il se change comme quand on y mêle des parfums ; alors on le nomme suivant leur odeur.

88. La mer est l’eau la plus pure et la plus souillée ; potable et salutaire aux poissons, elle est non potable et funeste pour les hommes.

89. La foule a pour maître Hésiode ; elle prend pour le plus grand savant celui qui ne sait pas ce qu’est le jour ou la nuit ; car c’est une même chose. — 90. Les médecins taillent, brûlent,