filles aux petites, cette idée admise sema
l’exaltation et l’enthousiasme. Les maîtresses
s’intéressèrent à cette fête, on se stimula,
on arrangea ses toilettes de ville laissées
de côté à la rentrée, on disposa de
rubans et de fleurs, on eut la permission de
se décolleter, pour flatter les prétentions de
petites vicieuses se prétendant déjà munies
de nénés, alors qu’elles ne possédaient pas
l’apparence d’une noisette sur la poitrine,
et la popularité d’Hilda s’accrut dans de
considérables proportions. Les belles déclarations
l’assaillaient, et s’il lui avait fallu
répondre à tous les billets qui la sollicitaient
des plus honteuses et des plus naturelles
propositions, elle y eut perdu et son
doigt branleur et sa langue gamahucheuse.
Pour ne pas gêner les élèves dans l’éclosion
de leurs rêves, au sujet du bal, miss Sticker
s’éclipsait : elle savait ce qui se passait par
Hilda.
Il fallut huit jours pour organiser ce fameux bal ; mais, de mémoire d’institutrice, jamais on n’assista dans une maison d’éducation à pareille saturnale. Les pudiques Miss, qui craignaient de se compromettre