sie, la traita en un mot comme une épouse
absente pendant quelque temps, et qu’on
retrouve avec joie. Malgré sa condamnation
à être privée de vacances, Hilda ne fut
retenue qu’une quinzaine de jours, et elle
revint plus assagie, plus prudente et aussi
plus joliette, plus fine, plus coquette. Elle
avait gagné en corps et en beauté : Reine
le constata non sans émotion, et l’embrassant
avec beaucoup de tendresse, lui dit :
— Je ne suis pas de celles qui te tournèrent le dos, et j’ai bien été peinée du mal que tu souffris. Je ne renonce jamais à mes petites amoureuses, je serais bien heureuse de te conserver parmi les meilleures, voudras-tu, dis ?
— Nous en recauserons, Reine ; je ne sais pas comment on me traitera dans la maison, mais si je suis libre, je voudrais être une de tes amoureuses les plus tendres.
On ne dissimulait pas les désirs d’une entente de luxure réciproque ; on savait employer les mots les plus convenables : il n’en fallut pas davantage pour que Reine l’embrassât avec plus d’expression perverse